Le manteau invisible de la honte!

La honte et la psychogénéalogie : une émotion qui traverse les générations

La honte est une émotion intime, parfois si profonde qu’elle reste indicible. Elle nous fait rougir, nous replie sur nous-mêmes, et nous coupe souvent du lien aux autres. Mais ce que l’on ignore parfois, c’est que cette honte ne vient pas toujours uniquement de notre propre histoire : elle peut aussi être héritée de nos ancêtres.

Quand la honte devient héritage

En psychogénéalogie, on considère que certains événements douloureux, tus ou jugés « honteux » dans une famille — une faillite, une naissance hors mariage, une trahison, un internement, un exil — ne disparaissent pas vraiment. Même si les générations précédentes ont préféré se taire, les descendants peuvent ressentir ce poids sous forme de malaise, de culpabilité ou de blocages difficiles à expliquer.

Comme l’explique Anne Ancelin Schützenberger dans Aïe, mes aïeux !, nous portons parfois des loyautés invisibles envers nos ancêtres. La honte devient alors un fardeau transmis, qui agit en silence.

La honte cachée revient autrement

La psychanalyste Maria Torok a montré avec Nicolas Abraham (L’écorce et le noyau) que les secrets familiaux créent des « fantômes » : des émotions enfouies qui ressurgissent dans la vie des descendants. Ainsi, une honte restée dans l’ombre peut réapparaître sous forme de peurs, de blocages relationnels ou de comportements que l’on ne comprend pas vraiment.

Quand la honte devient un manteau invisible

Je dis souvent que la honte est comme un manteau invisible que l’on enfile sans même s’en rendre compte. On ne le sent pas vraiment, et pourtant il pèse. Il colle à la peau, il recouvre et étouffe les autres émotions, empêchant la joie de se déployer, la colère de s’exprimer ou la tristesse de se dire. Ce manteau n’appartient pas toujours à celui qui le porte : il peut avoir été tissé par l’histoire familiale, par des ancêtres qui ont dû cacher ou taire une douleur jugée insupportable.

Une histoire de transmission

Prenons l’exemple d’Élise. Depuis toujours, elle a peur du regard des autres. À l’école déjà, elle rougissait dès qu’elle devait parler en public. Adulte, elle évite les situations où elle pourrait être jugée. Lors d’un travail en psychogénéalogie, elle découvre que sa grand-mère avait vécu une grossesse hors mariage dans les années 40. Dans le village, cela avait été un scandale. La famille avait tout fait pour cacher l’enfant, et la honte était restée comme un secret verrouillé. Sans le savoir, Élise avait hérité de ce poids. En mettant des mots sur cette histoire et en rendant hommage à sa grand-mère, elle a pu petit à petit se sentir plus libre, comme si le manteau invisible devenait plus léger.

Transformer la honte héritée

Le travail psychogénéalogique permet de :
✨ mettre des mots sur ce qui a été tu,
✨ reconnaître et honorer les histoires familiales,
✨ différencier ce qui appartient à nos ancêtres de ce qui nous appartient vraiment.

Comme le souligne Didier Dumas dans L’ange et le fantôme, ce qui n’est pas dit revient autrement, mais une fois nommé, cela peut se libérer. La honte cesse alors d’être un poids, pour devenir une ouverture vers plus de conscience et de liberté intérieure.

En conclusion

La honte n’est pas seulement une émotion individuelle : elle peut être une mémoire transmise. En prendre conscience, c’est déjà commencer à s’en libérer. La psychogénéalogie nous invite à transformer cette blessure héritée en une force de compréhension et de réconciliation avec notre histoire familiale.


📚 Pour aller plus loin :

  • Anne Ancelin Schützenberger, Aïe, mes aïeux !
  • Nicolas Abraham & Maria Torok, L’écorce et le noyau
  • Didier Dumas, L’ange et le fantôme
  • Serge Tisseron, Secrets de famille, mode d’emploi

Dominique Mathey
Thérapeute psychocorporelle
✨ Psychogénéalogie • Psychophanies • Signatures fréquentielles •Constellations 
Pour éveiller la joie du corps, de l’âme et des lignées.

📞 06 14 35 77 43 – notre-voix-interieure.fr